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ISDR/Bukavu : un nouveau-né dans le monde des docteurs

L’Institut supérieur de développement rural ISDR/Bukavu a un nouveau docteur. Jean-Pierre CIRIMWAMI KASHANGABUYE, enseignant à cette institution d’enseignement supérieur a défendu avec brio sa thèse de Doctorat/Phd à l’Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement (ED GRND) de l’Université d’Antananarivo au Madagascar.

Une thèse qui a porté sur :« Stratégie de production agricole résiliente face aux changements climatiques pour un développement de l’agrobusiness familial ».

Dans cet élément tiré du site de l’Institut Supérieur de Développement Rural, nous vous proposons la substance de ce travail.

Le contexte du Sud-Kivu montagneux à l’Est de la RDC est dominé par les effets des changements climatiques, une crise agricole et une insécurité alimentaire au sein de la majorité des ménages. La population vit essentiellement de l’agriculture sur une mosaïque des champs dont la superficie moyenne est inférieure à 0,50ha/ménage (87 %, soit 252 371 ménages contre 37 711 ménages qui exploitent plus 1ha).

Depuis bientôt trois décennies, ce secteur a été l’objet d’un accompagnement des acteurs de la vulgarisation agricole au point que plusieurs d’entre eux pensent qu’il est temps que les producteurs agricoles s’engagent dans l’agrobusiness fondé sur des produits de consommation de base.

Cette étude a permis d’éclairer les acteurs et les scientifiques sur les facteurs socio-économiques et environnementaux du succès de l’agrobusiness familial sur la culture du haricot, du maïs, du manioc et de la pomme de terre.

Deux affirmations ont guidé la recherche : les producteurs agricoles prennent en compte tous les facteurs socio-économiques et environnementaux, déterminants de l’adoption dans la diffusion des technologies de l’intensification en vue de prévenir une crise de la production agricole et une insécurité alimentaire ; une concurrence imparfaite sur les marchés locaux au Sud-Kivu montagneux conditionne les producteurs locaux des cultures étudiées à faire l’agrobusiness familial.

L’analyse des données officielles couplées des données récoltées auprès des ménages a confirmé que les producteurs qui exploitent un minimum de 1ha (8 personnes/ménage) peuvent faire de l’agrobusiness familial sur le haricot, le maïs, le manioc et la pomme de terre pour un marché à concurrence imparfaite.

Il a été montré que Burhinyi est favorable pour l’agrobusiness sur le maïs et la pomme de terre tandis que Ngweshe est favorable pour les quatre cultures étudiées. Kaziba est favorable au manioc, le haricot et la pomme de terre. Kabare est favorable à la pomme de terre, le maïs et le manioc. Luhwinja n’a pas de spécialité mais l’analyse prospective a retenu que l’adoption de la pomme de terre, du manioc et du haricot sont aimées dans le milieu.

Le succès a besoin d’une combinaison effective de cinq piliers : l’Etat devrait s’impliquer en amont et en aval ; le producteur devrait s’appuyer sur les éléments retenus significatifs de l’orientation entrepreneuriale ; il adoptera les technologies de l’intensification en tenant compte des recommandations de la recherche sur les mesures de résilience par rapport aux changements climatiques; développera des chaînes de valeurs agricoles ; enfin adhérera à la logique du warrantage et de la connectivité sur le marché.