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ESU/ISDR-Bukavu: L’Interdiction de bicycles et tricycles sur le boulevard P. Lumumba réduit le taux d’accidents mais pas les embouteillages(Doctorant MPONJO)

Depuis l’interdiction de la circulation des motos et tricycles sur l’artère principale de la ville de Bukavu le taux d’accidents est en baisse à Bukavu. C’est ce que révèle une étude scientifique présentée ce 10 novembre 2023 par le doctorant Barthélemy MPONJO. La présentation des résultats de son étude est intervenue dans une conférence organisée par le Centre Angaza Institute à l’ISDR-Bukavu.


Cette recherche s’est intéressée à l’impact de la mesure du gouverneur sur la sécurité routière, le coût de transport et la gestion des embouteillages sur les routes de Bukavu. Barthélemy MPONJO montre que malgré la baisse des chiffres liés aux accidents dans la ville de Bukavu, on ne peut pas attribuer le mérite à la seule interdiction des motos et tricycles sur l’artère principale. Il pense que d’autres facteurs auraient influencé ces résultats.


Pour le Doctorant MPONJO, les embouteillages n’ont pas cessé dans la ville de Bukavu. Il justifie cela par le changement des secteurs d’investissement par les acteurs intervenant dans le transport en commun à Bukavu. Le Doctorant MPONJO parle notamment de l’achat des bus et taxis par des acteurs qui étaient dans les tricycles et motos.

«Beaucoup des gens ont migré vers l’achat des bus et des taxis en remplacement des motos. Du coup, vous remplacer les deux roues et trois roues par les quatre roues ; le bus et le taxi, évidemment il y a une forte emprise du véhicule sur la chaussée et ça crée d’avantages des embouteillages. Même à ce point de vue-là, nous avons constaté qu’il y a eu déplacement du problème vers d’autres axes ; toutes ces motos qui étaient sur le boulevard Patrice E. Lumumba se sont concentrées sur certains axes ; particulièrement l’axe place de l’indépendance-Bwindi où on observe des embouteillages au quotidien. En fin la mesure a aussi effectivement contribuer à l’augmentation du coût et du temps de transport ; parce que vous êtes obligés de vous arrêter à certain niveau et prendre un taxi ou une moto de l’autre côté de la route et là il faudra renégocier le prix » a dit MPONJO.

Ce chercheur est enseignant au département de planification régionale de l’ISDR-Bukavu. Barthélemy MPONJO fait son doctorat à l’Université Libre de Bruxelles en économie du transport.

Par Myriam MUFANO MATTUTINA et MAISHA VITAL