Deux mois après l’annonce de la maladie à Corona virus, dans la ville de Bukavu en République Démocratique du Congo, des hôpitaux et autres structures sanitaires de la place ont connu une baisse considérable des consultations.
Pendant cette période marquée par la psychose, plusieurs personnes s’abstenaient d’aller se faire soigner par peur de contracter la maladie. Il fallait une sensibilisation pour faire changer la tendance. Depuis, les départements de santé mentale dans différents hôpitaux de la ville ont enregistré une augmentation des consultations. C’est le cas notamment à l’hôpital général de référence de PANZI où l’afflux des personnes contact et non contact avec un tableau typique à la dépression et des signes apparentés à la Covid 19 ont été enregistrés. Ce c’est que nous explique Dr PHILIPE AMANI Responsable du département de santé mentale à l’hôpital général de PANZI « On nous amenait des personnes dont on a fait des analyses ; et le résultat était revenu négatif. Il n’a pas été en contact avec un malades, lui-même n’a pas été touché par la maladie mais tout simplement parce qu’il a entendu parler de la maladie, voilà, il a développé les mêmes symptômes que le malade. C’est un groupe de gens que nous avons vu ici à l’hôpital tout au début et sont des malades qui venaient nombreux. Ces malades arrivaient avec des troubles somatoformes qui sont des manifestations psychosomatiques qui s’expriment par des signes physiques comme celui qui est malade ».
Des malades confirmés confrontés au problème de santé mentale
A l’hôpital de PANZI , parmi les personnes qui arrivaient avec des problèmes psychologiques, on note également les personnes qui ont été en contact avec les personnes dont la maladie était confirmée.
« Après les analyses du laboratoire, on a retrouvé les personnes avec les virus et les personnes ont eu des symptômes et ces malades arrivaient avec une peur intense et sont des gens qui développaient vite le tableau typique à la dépression, et souvent c’était une dépression réactionnelle, une dépression où nous étions obligés de mettre le malade sous antidépresseurs pour gérer la situation » affirme le Dr PHILIPPE AMANI
Quelle solution pour le problème de santé mentale en période de covid-19 ?
Dr PHILIPPE AMANI estime que la première chose est d’accepter que la maladie est là ; la deuxième c’est accepter de vivre avec la maladie et la troisième démystifier cette maladie.
« Il ne faut pas avoir peur de cette maladie ; il faut accepter les mesures barrières par rapport à cette maladie parce que c’est la première conduite même sur le plan psychologique. Eviter aussi des rumeurs sur la maladie. Si vous ne vous sentez pas bien, il faut consulter un médecin ».
David AMPIRE