Le 24 avril 2016, par une crise cardiaque, Papa Wemba nous laissa. Ses nombreux fans restent désespérés. « Jamais je n’avais imaginé que mon idole partirait si tôt », regrette amèrement Tonton Karera, artiste Musicien talentueux de Bukavu.
Il y a quatre ans disparaissait le chanteur Papa Wemba, fondateur de l’orchestre Viva La Musica. La nouvelle annonçant la disparition de Papa Wemba, l’une des icônes de la musique congolaise, mort à Abidjan en Côte d’Ivoire, le 24 avril 2016, avait suscité le découragement en République Démocratique du Congo et dans le monde entier.
Le décès de Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, nous rappelle chaque fois que nous pouvons nous éteindre à tout moment. Philippiens 1 : 21. « Et parfois, lorsqu’on perçoit ses battements, on prend momentanément conscience de cette éventualité », indique un médecin traitant qui fait aussi de la communication médicale.
On réalise durant un court instant, ou le temps de l’anomalie, que tout ce à quoi l’on tient, tous nos projets, nos liens avec les amis, la famille, peuvent se rompre d’un coup net pour un battement de travers. Une chose qui n’était jamais arrivée à Papa Wemba « Bokoul », qui du haut de la scène à Abidjan était tombé pour s’en aller pour de bon.
Il a créé une école de musique, un style, une mode, et a façonné des générations entières de musiciens africains dans sa façon de penser, de se comporter, voire de se vêtir. Une contribution à la théorie de G. Kajiga, « Untu et son apport à universel ».
Quatre ans après, la désolation reste sépulcrale et sans traitement. « Je pleure encore Papa Wemba, c’était un grand. Nous tous qui l’aimons avons le même sentiment », déclare Issa le rossignol, artiste Bukavien, admirateur de Papa Wemba et champion du concours Airtel trace musique.
Plusieurs mélomanes estiment que « La musique congolaise est décimée. Cependant, d’aucuns pensent que « Papa Wemba est un immortel de la musique congolaise, un grand chanteur que le Congo et l’Afrique ont perdu ».
Wemba reste un être exceptionnel aux multiples facettes qui aura, par son charisme, marqué de son empreinte la musique congolaise. Ses chansons ont bercé des millions de personnes croit Roland Mitrailleuse OO7 machine de frappe.
De l’orchestre Zaïko Langa Langa à Viva La Musica , en passant par Isifi , Yoka Lokole et Afrisa international , Papa Wemba, avec sa voix ténor particulière (héritée de sa mère, pleureuse professionnelle), est devenu la star adulée dans son pays par toutes les générations.
Si dans les années 80 et 90, il réussit l’exploit de percer en Europe, en Asie et en Amérique, où il se forge une solide réputation, c’est grâce à son talent et son professionnalisme que personne ne peut lui contester.
Nul doute que Papa Wemba a largement contribué à faire connaître la musique congolaise à l’international. De l’idole, il est passé à la légende. Chanteur (auteur-compositeur-interprète), le « Grand Mayas », ( autre surnom de Papa Wemba) , était aussi acteur. Il est apparu dans plusieurs films et documentaires, dont « La vie est belle » de Mweze Ngangura et Benoît Lamy.
On pense que Papa Wemba est parti comme il l’a toujours désiré…sur scène, devant ses fans. C’est à l’instar de Molière, alors qu’il venait de jouer pour la quatrième fois le rôle-titre de son Malade imaginaire, a frappé ses contemporains par son caractère doublement dramatique.
Le vœu de Fula Ngenge a été exaucé. La fête battait alors son plein à Anoumabo, un quartier populaire d’Abidjan, où a lieu tous les ans le Festival des musiques urbaines (Femua), quand le pire s’est produit.
Le « roi de la rumba congolaise », pour reprendre l’expression de la presse abidjanaise, qui était l’artiste le plus attendu de la soirée, entamait le troisième air de son concert quand tout à coup il s’effondre sur scène, le micro en main.
« Je ne suis pas parti, je suis juste passé de l’autre côté, tu me retrouveras dans mes chansons, je suis toujours là », peut-on lire sur la pochette de son album posthume « Forever de génération en génération ».
Né le 14 juin 1949 à Lubefu dans l’actuelle province du Sankuru (RDC), Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, dit Papa Wemba Mwalimu, un monument, un géant de la musique congolaise, laisse derrière lui une œuvre foisonnante, plus d’une cinquantaine d’albums réalisés entre 1970 et 2014.
Cette disparition inopinée du chef de la Troupe du Roi n’est pas comme une peur de la mort qui est longtemps restée sous silence. Il y a un certain tabou autour de la mort, aussi bien du côté des fans de Kuru Yaka que du côté de sa famille, estime-t-on.
« Ce sont les vivants et non les mourants qui ont peur de parler de la mort », car après 4 ans, de nombreux commentaires ont alimenté diverses hypothèses, dont certaines de nature plus légendaire qu’historique.
Avec Égide KITUMAINI