Depuis des années, les territoires de Masisi, Walikale et Rutshuru, au sud du Nord-Kivu sont le théâtre quotidien d’affrontements armés et de banditisme et connaissent depuis des mois une intensification des combats. L’accès aux champs et aux centres de santé est réduit, et selon certaines estimations, près de 687.500 personnes vivent aujourd’hui dans des camps de fortune ou dans des familles d’accueil fragilisées par la crise. Entre janvier et septembre 2019, les équipes de Médecin Sans Frontière actives dans ces trois territoires ont soigné plus de 11.220 enfants en situation de malnutrition, 2.310 victimes de violences sexuelles et 1.980 personnes blessées par arme. Cette situation est décrite dans un communiqué de presse de MSF rendu public ce mardi 17 décembre 2019.
Selon Ewald STALS, coordinateur de terrain MSF dans la zone de santé de Masisi depuis le début de l’année 2019, MSF constate une hausse des cas de malnutrition et prend en charge deux fois plus de victimes de violences sexuelles que l’an passé.
« Les affrontements en hausse ont aussi eu pour corollaire une augmentation des blessés par balles, et un gonflement des camps déjà surpeuplés et manquant cruellement de sanitaires. Le choléra a fait son apparition et nous avons dû mettre sur pied un centre de traitement de cholera en urgence », a-t-il ajouté.
Face à cette situation calamiteuse, Médecin sans frontière appelle les humanitaires à réinvestir cette partie de la province du Sud-Kivu.
« En dépit de cette situation critique, les territoires de Masisi, Walikale et Rutshuru souffrent d’un manque criant d’organisations humanitaires. Ces dernières années, plusieurs acteurs d’urgence ont ainsi quitté cette région à cause notamment de l’insécurité, des difficultés de mouvement et du manque de financements », précise-il.
Pour éviter le pire, d’aucuns estiment qu’il s’avère nécessaire que le plan de réponse humanitaire 2020 pour la République Démocratique du Congo prenne en compte cette réalité dans ces trois territoires.
Ignace BONANE