actualités Arts Jeunesse

L’art au service de l’espoir et la paix: illustration dans l’Extended Play “KABONWA” de JMB Beaugoss

Vivant dans une ville, Bukavu, qui est au cœur d’une région traversée par des défis constants mais vibrante d’une énergie créatrice indéniable, l’artiste JMB Beaugoss s’impose comme une figure musicale et sociale de premier plan. Né le 27 décembre à Bukavu, ce talent polyvalent a récemment lancé son Extended Play ou EP “KABONWA”, un cri du cœur et un appel à la mobilisation pour la jeunesse congolaise.

JMB Beaugoss n’est pas un nouveau venu sur la scène. Son parcours, débuté sur les planches scolaires, témoigne d’une passion et d’un talent qui n’ont cessé de croître. Il a d’ailleurs eu l’occasion d’ouvrir les rideaux pour des noms respectés tels que La Fouine, Youssoupha, Innos’b et Didier Awadi, forgeant son expérience au contact des grands. Plus qu’un simple musicien, il se définit comme un “porte-voix de toute une génération”, une affirmation qui prend tout son sens à l’écoute de “KABONWA”.

L’EP, un opus de sept titres plus un bonus, est une immersion dans les réalités socio-politiques de la République Démocratique du Congo, et plus particulièrement de sa région natale du Kivu. Dans un contexte marqué par les conflits persistants, les violations des droits humains et la corruption endémique, JMB Beaugoss choisit la musique comme arme de sensibilisation massive.

“À travers ‘KABONWA’, je souhaite éveiller les consciences sur les réalités que nous vivons,” nous confie l’artiste. “Les guerres, les violations des droits humains et la corruption sont des fléaux qui nous touchent tous. Il est crucial d’en parler, de ne pas rester silencieux.”

Cette urgence se ressent dans des titres poignants, où sa plume aiguisée dépeint les maux et les espoirs de la société congolaise. Le titre phare de l’EP est une interpellation directe : « Quand la paix s’éteint, l’espoir s’effondre. Nous devons nous battre pour notre avenir. »

Son style, une fusion harmonieuse d’Afro-beat, de RNB, de Hip-Hop et de Reggaeton, sert de véhicule à des textes profonds. “La musique a ce pouvoir unique de rassembler les gens,” explique JMB Beaugoss. “Je veux créer des ponts entre nos cultures, car c’est ensemble que nous pourrons avancer vers la paix et la réconciliation nationale.”

Cet engagement n’est pas qu’une posture. Avant “KABONWA”, son single “Corruption”, sorti en 2018, avait déjà annoncé la couleur. Aujourd’hui, l’artiste insiste sur le rôle crucial de la jeunesse. “La jeunesse est le moteur du changement,” martèle-t-il. “Il est temps que nous prenions nos responsabilités et que nous agissions pour notre pays. ‘KABONWA’ est une invitation à cette mobilisation.”

La scène est un espace privilégié pour JMB Beaugoss. Ses prestations remarquées au Festival Amani en 2022, un événement majeur dédié à la paix dans la région des Grands Lacs, ainsi qu’au Festival du Rap et du Slam (Festiras) à Bukavu en 2021 et 2023, témoignent de son impact grandissant. Ces plateformes lui permettent de toucher directement un public jeune et de diffuser son message d’espoir et de résilience. On se souvient également de sa collaboration fructueuse en 2022 sur le titre “Toza Bien” avec la slameuse et musicienne belgo-burundaise Joy Slam Kayaga, un morceau qui a connu un beau succès régional, prouvant sa capacité à transcender les frontières et les genres.

Interrogé sur les défis spécifiques à sa région, l’artiste reste lucide mais optimiste. “Le Kivu a traversé tant d’épreuves, mais notre résilience est notre plus grande force. La culture et la musique sont des outils puissants pour panser les plaies et construire un avenir meilleur. Chaque note de ‘KABONWA’ est un appel à agir avec respect.

Avec “KABONWA”, qui signifie “personne perspicace” ou “celui qui voit loin”, JMB Beaugoss ne se contente pas de dénoncer. Il propose une vision, un élan. Son œuvre est une contribution significative à la conversation nationale, un appel à l’action collective pour un Congo où la paix, la justice sociale et le développement durable ne sont pas de vains mots, mais une réalité tangible.

Par la Rédaction