6 pays ont perdu tout accès à la surveillance de la qualité de l’air, 28 ont perdu l’accès aux appareils de surveillance et 16 autres sont dans l’obligation de réexaminer l’accès aux instruments de surveillance. C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué de presse du Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, CREA, rendu public le 7 mai 2025. Ce communiqué note que ces déficits sont la conséquence directe des contraintes financières que connaît le programme de surveillance jadis conduit par les ambassades et consulats américains. Le CREA note que le site web du département d’État qui servait à partager des données sur la qualité de l’air est interrompu depuis le 4 mars 2025, le ‘Department of State’ pointant du doigt les contraintes de financement.
9 pays africains comptaient sur les capteurs des ambassades américaines comme seules sources pour évaluer la conformité de l’air à la réglementation. Parmi ces pays, on note la République Démocratique du Congo, le Tchad, le Gabon, le Soudan, le Togo et le Burkina Faso, pour ne citer que ceux-là.
D’autres pays africains disposent de dispositifs gouvernementaux, mais ces derniers manqueraient de transparence et d’accessibilité au public. Parmi les pays ayant cette surveillance, le CREA cite l’Ouganda et le Kenya comme seuls pays africains dont les données sont accessibles au public et dont le processus jouit d’une totale transparence.
Les pays comme le Ghana, Madagascar et le Nigeria partagent leurs données de surveillance, mais le niveau de transparence dans le processus n’est pas total selon ce communiqué. Le Mozambique et l’Algérie, quant à eux, ne rendent tout simplement pas accessibles au public leurs données de surveillance.
Le Centre de Recherche sur l’Énergie et l’Air Pur cite une recherche de 2022 qui précise que les capteurs des ambassades avaient permis de réduire de 2 à 4 microgrammes de particules fines par mètre cube dans les pays concernés par la surveillance. Cette avancée se chiffre à 127 millions de dollars de bénéfices économiques annuels, car la réduction de la pollution de l’air a conduit à la baisse de la mortalité prématurée.
Selon cette étude citée, en moyenne 303 décès prématurés sont évités dans un rayon de 10 km de l’emplacement des capteurs.
La recommandation aux pays ayant perdu leur seule source de données de surveillance de la qualité de l’air est de multiplier les initiatives au niveau urbain et national, ainsi que le partage des données et la transparence.
Par MAISHA VITAL