Les limnothrissa miodon sont une espèce de poisson trouvé dans le lac Kivu. Ils sont riches en protéines et contribuent à l’alimentation humaine. Actuellement, la pêche dans la ville de Bukavu est dans une situation préoccupante. Cependant les limnothrissa sont menacés dans leur milieu de vie.
Ils font face à de contraintes telles que la surpêche, la pêche à base des filets non appropriés, la pollution de l’eau par l’activité humaine aux environs du lac, l’urbanisation etc.
A ces contraintes s’ajoutent les facteurs climatiques qui ont un impact direct sur cette biodiversité. Ceux-ci modifient le niveau d’eau qui a un impact sur la reproduction des limnothrissa miodon et leur alimentation à cause de la diminution des ressources alimentaires naturelles trouvées dans le lac.
Approchés, les pêcheurs d’Amsar en territoire de kabare se plaignent de l’accès dificile aux limnothrissa actuellement. Pour eux, la pêche est leur unique moyen de survie mais est actuellement menacée. Ils pensent que la raison serait l’accès difficile aux matériels appropriés.
Ils montrent par exemple que pour les limnothrissa miodon, certains utilisent des moustiquaires, ce qui conduit à la pêche des alevins. Ils constatent qu’il y a aussi le non-respect de 10m de rive avant l’installation de l’habitat humain ce qui contribue à la réduction des stocks des limnothrissa sur le lac. Ils plaident pour le renforcement de la sécurité dans leur milieu de travail.
Contacté à ce sujet, Le Chef de Travaux DIEUDONNEE WASSO, enseignant à l’Université Evangélique en Afrique indique que la disparition des limnotrissa a des effets sur la vie des communautés locales. Il cite notamment la baisse de l’économie des ménages pour ceux qui vendent ce produit, l’insécurité alimentaire et le chômage pour les pécheurs. De ce fait CT Dieudonnée WASSO pense qu’il est possible de restaurer ce site de pêche de la ville de Bukavu à travers des efforts conjugués entre différents acteurs. Il préconise la gestion durable des ressources halieutiques à travers la formation sur les techniques de pêche durable et la conscientisation des pécheurs. Il pense que cette gestion inclut aussi le contrôle des déchets pour ne pas affecter l’habitat des limnothrissa miodon.
Pour y arriver les autorités devraient, selon lui, faire un suivi strict des règlements en matière de la pêche en accompagnant les pécheurs par la fourniture en matériels autorisés. Les pêcheurs à leurs tours devraient mettre en pratiques la pêche durable pour la protection de ces espèces.
Il recommande la mise en place des politiques strictes afin que les pécheurs respectent les périodes de pêche. Ceci permettrait de restaurer progressivement le site de pêche Amsar et d’autres coins. A ceci s’ajoute l’amélioration des matériels à utiliser pour la pêche et l’extension des zones protégées afin de sécuriser cette biodiversité sur le lac Kivu.
Cet article est produit dans le cadre des émissions publiques radiodiffusées organisées par MKAAJI MPYA asbl. Des émissions qui interviennent dans l’exécution du projet ‘Accroître la capacité des médias à mettre en œuvre le cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montreal en République Démocratique du Congo. Il est mis en œuvre par MKAAJI MPYA asbl en collaboration avec KILALO PRESS avec le soutien financier d’INTERNEWS EUROPE et Earth Journalism Network (EJN).
Par Myriam MUFANO MATTUTINA
