La fondation Panzi salue la décision du tribunal militaire de garnison de Bukavu au premier degré dans l’affaire qui opposait l’Etat congolais à l’ancien Chef de guerre Kokodikoko et ses complices. Cette décision prononcée en date du 19 novembre dernier, consacre des lourdes peines de prison allant de 15 ans à la perpétuité pour le chef de milice, Kokodikoko. Les juges avaient retenu les crimes de meurtres, disparitions forcées, torture, violences sexuelles et esclavage infligés sur les populations civiles de plusieurs villages du Sud Kivu contre ces prévenus. Au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi 27 novembre 2019 à la clinique juridique de Panzi, la Fondation Panzi estime que le juge a bien dit le droit dans cette affaire.
Selon Maitre BUGAMBA AMANI David Coordinateur de la clinique juridique de Panzi, il est rare de constater la condamnation de l’Etat congolais dans une affaire de justice. Le jugement de ce procès rendu au premier degré par le Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu est particulier en ce que l’Etat congolais a été condamné également à la réparation des dommages subis par les victimes des crimes commis par Kokodikoko et ses Complices.
« La décision nous enchante parce que le juge s’est montré indépendant parce que le Juge s’est montré indépendant en prononçant celle-ci. Il est rare de trouver dans une décision là où l’Etat congolais est condamné et pourtant nul n’ignore que nos Juges sont nommés par l’Etat congolais au travers le Président de la république », a fait savoir le Coordinateur de la clinique juridique de Panzi.
D’après Maitre BUGAMBA AMANI David, les victimes se disent satisfaites de la décision du premier juge et comptent sur l’application de cette dernière.
« La décision du premier juge a été bien accueilli par les victimes. A titre d’exemple, à chaque victime de meurtre le juge a alloué une somme de 15. 000 dollars américains équivalant en francs congolais et à chaque victime du viol, 5000 dollars équivalant en francs congolais. Ces victimes comptent sur l’exécution de ces décisions, une fois la décision définitive prononcée par le juge du second degré », a précisé notre source.
Précisons que la partie prévenue a interjeté appel à la Cour militaire du Sud-Kivu. Ceci en ce qu’elle a estimé que la décision prononcée par le Tribunal militaire de garnison de Bukavu n’est pas favorable à elle.
Pour rappel, Kokodikoko et ses complices ont été reconnus coupables des crimes de meurtres, disparitions forcées, torture, violences sexuelles et esclavage infligés sur les populations civiles de plusieurs villages de la Province du Sud Kivu.
Ignace BONANE